Table ronde proposée par l’Association française des Arabisants

Jeudi 26 juin 2025, 15h-17h

SHS et compétences en langue arabe : état des lieux et perspectives

Aujourd’hui encore, dans les départements d’arabe et de sciences humaines et sociales, les  compétences linguistiques passent trop souvent après les compétences disciplinaires. Il y a à cela de multiples causes, liées tant aux structures de l’enseignement supérieur qu’`a un certain nombre de préjugés tenaces, concernant en particulier la place et le statut de la langue arabe en France. En dépit des progrès réalisés ces dernières années, notamment à l’initiative du GIS MOMM (prix de thèse IMOMM, académie doctorale HoREA-Maghreb 3D, projet SHS  en traduction…), il reste beaucoup à faire.

Un archéologue peut-il fouiller efficacement un site d’époque islamique au Liban ou en Irak  sans pouvoir lire les sources textuelles en langue arabe qui évoquent ou mentionnent ce site ? Un politologue peut-il mener des recherches de fond sur le Hezbollah s’il n’a pas accès aux discours en arabe des responsables de ce parti et des entretiens qu’ils ont accordés à des médias arabophones ? Un sociologue peut-il mener des enquêtes approfondies en pays arabes s’il doit, pour réaliser ses entretiens, faire appel à un interprète ou utiliser une langue tierce, qui n’est ni la sienne ni celle de l’enquête (l’anglais, par exemple) ? Un diplomate n’est-il pas mieux armé pour représenter la France s’il parle la langue du pays où il exerce et peut s’entretenir sans truchement avec ses interlocuteurs ? Intuitivement, il ne fait aucun doute que mieux un chercheur ou un fonctionnaire maîtrisera la langue de l’aire culturelle sur laquelle il travaille, et mieux ses recherches ou son travail s’en porteront.

Quels sont les dispositifs `a mettre en place pour améliorer la formation linguistique des étudiants et des chercheurs et leur donner les moyens linguistiques nécessaires pour mener à bien leurs recherches ou leurs missions ? C’est à dresser un  état des lieux et à réfléchir à des solutions adéquates et efficaces que cette table-ronde sera consacrée.

Questions pour alimenter le débat :

1) Quelles sont les demandes et les besoins des étudiants et des chercheurs ?

2) Comment l’enseignement universitaire peut-il y répondre mieux avec les moyens dont  nous disposons ? En particulier, comment mieux intégrer les besoins de spécialistes d’autres disciplines dans nos formations en langue arabe ?

3) Quelle place accorder aux différentes variétés d’arabe (certifications, LANSAD, concours) ?

Ces questions débouchent sur un certain nombre de problématiques, liées notamment aux types et à la structure des formations proposées, aux méthodes de travail, aux manuels et ressources disponibles/utilisés, à la place des compétences (CECRL), aux volumes horaires (année zéro, cours pour ” non spécialistes ”), à la continuité de l’apprentissage (entre deux années universitaires, par exemple), à la mobilité et à l’immersion, à la formation des enseignants, aux dispositifs interuniversitaires à mettre en place et aux moyens disponibles pour cela.

Organisateurs et participants :

Fréderic Abécassis (ENS de Lyon – ENS ), Marie-Hélène Avril (Université Bordeaux Montaigne (UBM) – Université Michel de Montaigne – Bordeaux III), Julie Bonnéric (Institut Français du Proche-Orient (IFPO) – Liban), Rima Labban (Université Paul-Valéry Montpellier 3 – Faculté de Langues et cultures  étrangères et régionales (UPVM UM3 UFR2) – Université Paul-Valéry – Montpellier 3, Alexis Ogor (Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (GRESCO) – Université de Limoges. Centre européen de sociologie et de science politique (CESSP) – CNRS, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales EHESS) et Marie Baize-Varin (Université de Rennes 2 (UR2) – Université Rennes 2 – Haute Bretagne)